Comment soigner un prolapsus ? Tout savoir sur les traitements

Comment soigner un prolapsus ? Tout savoir sur les traitements

Sommaire

J’ai un prolapsus et je ne sais pas comment le traiter ? Tout savoir, comment soigner un prolapsus, explications, symptômes et traitements.

Qu’est-ce qu’un prolapsus ?

A première vue, si vous sentez une gêne au niveau périnéale, vous souffrez peut-être d’un prolapsus. En premier lieu, les patients qui consultent se plaignent le plus souvent d’une gêne. D’autant que les patientes ont une sensation de boule dans le vagin, comme une pesanteur. De même d’autres femmes peuvent la sentir en introduisant les doigts dans le vagin. Cette gêne s’aggrave en position debout ou en fin de journée, et diminue en position couchée ou au repos.

Il existe trois types de prolapsus ou descente d’organe : 

  1. Hystérocèle ou prolapsus du vagin : c’est la descente de l’utérus dans le vagin  
  2. Rectocèle ou prolapsus du rectum : c’est la descente du rectum dans le vagin
  3. Prolapsus de la vessie ou Cystocèle : c’est la descente de la vessie dans le vagin

Il existe 4 grades/degrés de prolapsus.

comment soigner un prolapsus
Classification de Baden-Walker

En fait, un prolapsus survient lorsqu’il apparaît un déséquilibre de la structure pelvienne. C’est un « déséquilibre anatomique et mécanique entre la pression abdominale et les forces de résistances périnéales ».

Qu’est-ce que le périnée et à quoi sert-il ?

Un peu d’anatomie et de myologie​

Le périnée est la partie qui ferme notre pelvis. Ainsi, il a une fonction de soutien des organes (vessie, vagin et rectum) et d’amortissement des chocs (course à pied, danse, sauts…). Par conséquent, il joue un rôle important dans les relations sexuelles, l’accouchement et la fermeture des sphincters nous permettant de contrôler la miction, la défécation et la continence. 

Notre périnée est un ensemble d’os articulé où s’insèrent divers muscles. Plus précisément, pour la partie articulaire, nous y retrouvons les os iliaques, le sacrum ainsi que le coccyx. Si bien que le périnée est donc délimité entre le pubis, le coccyx et les deux tubérosités ischiatiques. 

Pour la partie musculaire, il existe trois plans : 

Le plan profond ou diaphragme pelvien : il a pour fonction de soutenir la vessie, l’utérus et le rectum. Il sépare la cavité pelvienne du périnée. Il est formé par le muscle élévateur de l’anus (faisceaux pubo-vaginal, pubo-rectal, pubo-coccygien, ilio-coccygien) et le muscle coccygien.

Le plan moyen : il n’existe que dans la partie antérieure du périnée. Il est constitué du muscle transverse profond et du sphincter externe de l’urètre qui forment le diaphragme uro-génital.

Le plan superficiel : participe à la fonctions sexuelle ainsi que le soutien desorganes. Il forme un losange divisé en deux parties (antérieur et postérieur) :

la partie antérieure ou uro-génital :

Constituée des muscles ischio-caverneux, bulbo-spongieux, transverse superficiel et constricteur de la vulve (chez la femme)

la partie postérieure ou anale

Constituée du sphincter externe de l’anus.

Tout savoir sur le prolapsus

Quels sont les symptômes ?

  • Dysurie : difficulté à la miction, nécessité de pousser pour faire sortir l’urine avec un jet urinaire faible.
  • Infections urinaires récidivantes : sensation de brûlure à la miction, besoin d’aller souvent aux toilettes. 
  • Incontinence urinaire :  c’est la perte incontrôlable et involontaire d’urine, qui se produit dans la journée ou dans la nuit. Premièrement, il y a l’incontinence urinaire à l’effort comme la perte d’urine à la réalisation d’un effort comme tousser, rire, réaliser un exercice ou encore marcher. Deuxièmement, on retrouve l’incontinence urinaire d’urgence, c’est la perte d’urine associée au fort besoin mictionnel, accompagné de peur à uriner ou de douleur pour retenir la miction. Enfin il y a l’incontinence urinaire mixte qui englobe les deux incontinences précédentes réunies.
  • Incontinence de gaz ou anale: c’est l’émission de gaz et/ou de selles
  • Incontinence fécale : perte de selles sans émission de gaz
  • Constipation basse : c’est l’accumulation de selle dans le rectum. Le risque de production de gaz augmente.
  • Douleur aux relations sexuelles : ce sont des douleurs lors de la pénétration, pendant ou après un rapport sexuel. Il est important de consulter son médecin pour déterminer la cause des douleurs (infectieuses, dermatologique, anatomique, maladie gynécologique, post-opératoire…).

Quelles sont les causes ?

Premièrement, les causes sont diverses et propres à chacun. En effet, elles peuvent survenir d’un post-partum (relâchement des muscles périnéaux, épisiotomie, des hyperpressions abdominales lors des poussées vers le bas en apnée…), une constipation chronique, une pratique sportive, une mauvaise poussée des selles aux toilettes, IMC élevé,  ou bien encore un facteur génétique (hormonal, ménopause) ou anatomique (bassin large). 

Deuxièmement, la majorité des personnes ont des mouvements et/ou activités produisant des hyperpressions abdominales. Par conséquent, cela pousse les organes vers le bas, vers le diaphragme périnéal, augmentant ainsi les risques de prolapsus.

L'examen clinique

Dans un premier temps, c’est l’examen clinique qui va permettre de déterminer l’existence d’un prolapsus. Il nous renseignera donc sur le type du prolapsus, le grade ou le degré. Mais également sur l’existence d’une incontinence urinaire ou fécale cachée. De plus, il détaillera si le patient souffre d’hypermobilité urétrale ou vésicale et de dissynergie des muscles périnéaux. Enfin, il remarquera l’existence de cicatrices adhérentes et douloureuses ainsi que l’absence de pathologie neurologique. Généralement, il est réalisé par un médecin spécialisé aidé par un/une infirmière ou sage-femme. Pendant cet examen, des tests à vessie pleine et vide seront faits, ainsi qu’un questionnaire rempli par la patiente. 

Parfois, des examens complémentaires peuvent être demandés pour confirmer le diagnostic d’un prolapsus (IRM dynamique, échographie, cystographie ou opacification rectale).

Comment soigner un prolapsus : les traitements

Traitement chirurgical

Historiquement, les prolapsus étaient traités par des hystérectomies (ablation de l’utérus). A l’heure actuelle, le traitement chirurgical du prolapsus majoritairement utilisé est la promontofixation. Cette intervention chirurgicale consiste à fixer les organes pelviens pour les tirer vers le haut et est souvent opérée par coelioscopie. De plus, cette méthode chirurgicale largement répandue permet au chirurgien d’intervenir à l’aide d’une caméra. Cela rend l’intervention beaucoup moins invasive pour le patient. Il récupèrera ainsi plus rapidement, toutefois attention aux risques d’éventrations ses suites de l’intervention.

Enfin, cette méthode convient parfaitement aux jeunes femmes en raison de son efficacité, il est cependant conseillé de ne plus avoir de projet de grossesse avant de réaliser cette intervention.

Tandis que d’autres femmes ont recours à la pause d’un pessaire. C’est un cube que l’on place le plus haut dans le vagin ayant pour but de remonter l’utérus. Cela nécessite une phase d’apprentissage pour que les femmes acquièrent de l’autonomie en sachent comment l’utiliser, l’installer et l’enlever. Selon S. Martin Lasnet, l’utilisation du pessaire est globalement satisfaisante pour les femmes avec un prolapsus.

Traitements médicamenteux

Il existe des traitements à base hormonal qui permet d’améliorer le tissu conjonctif vaginal. Ces améliorations se constatent après 6 mois de traitement environ.

Traitement conservatoire par la kinésithérapie

Pour conclure, le traitement conservatoire avec un masseur-kinésithérapeute consiste à une rééducation périnéale. On commencera par l’anamnèse (le bilan BDK) afin de déterminer le traitement adapté pour chaque patient. 

Le traitement se base principalement sur ces 9 derniers points : 

  • Exercices de prise de conscience de son périnée
  • Renforcement des muscles périnéaux
  • Électrostimulation et biofeedback
  • Rééducation posturale pour la miction et la défécation ainsi que les postures dans la vie quotidienne
  • Rééducation respiratoire
  • Éducation de l’utilisation des cônes périnéaux/pessaires (si besoin)
  • Rééducation de la pratique sportive
  • Exercices hypopressifs.

Afin de connaître la durée, l’intensité, la fréquence d’un traitement, consultez un masseur kinésithérapeute diplômé d’état si possible spécialisé en uro-gynécologie.

Références bibliographiques

  1. Costa P, Bouzoubaa K, Delmas V, Haab F. Examen clinique des prolapsus. Progrès en Urologie. 1 déc 2009;19(13):939‑43. 
  2. Elsevier M. ANNEXE 1 : Classification de Baden-Walker et POP-Q de l’ICS. Progrès en Urologie. juill 2016;26:S105‑9. 
  3. Ragni E, Haab F, Delmas V, Costa P. Physiopathologie des prolapsus génito-urinaires. Progrès en Urologie. déc 2009;19(13):926‑31. 
  4. Dr Bernadette de Gasquet. Périnée, arrêtez le massacre. Disponible sur: https://www.marabout.com/perinee-arretons-le-massacre-9782501070140. 
  5. Comité éditorial pédagogique de l’UVMaF. Anatomie du périnée féminin. 2011. 
  6. Bême D. Doctissimo. Incontinence anale [Internet]. Doctissimo. [cité 25 nov 2020]. 
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  9. Aitsakel A. Traitement du prolapsus genital par voie tranobturatriceÂ : prolift | Elsevier Enhanced Reader [Internet]. [cité 2 déc 2020]. 
  10. Normand L, Cosson M, Cour F, Deffieux X, Donon L, Ferry P, et al. Recommandations pour la pratique clinique : Synthèse des recommandations pour le traitement chirurgical du prolapsus génital non récidivé de la femme par l’AFU, le CNGOF, la SIFUD-PP, la SNFCP, et la SCGP. Journal of Gynecology Obstetrics and Human Reproduction. 1 mai 2017;46. 
  11. Martin Lasnel M, Mourgues J, Fauvet R, Renouf S, Villot A, Pizzoferrato AC. Satisfaction des patientes et efficacité du pessaire en cas de prolapsus des organes pelviens. Progrès en Urologie. juin 2020;30(7):381‑9. 
Léa Madiot
Léa Madiot
Masseur-kinésithérapeute, étudiante en master de Psycho-Neuro-Endocrino-Immunologie (PNEI). Après 5 années aux quatre coins du monde plongée dans l'univers médical, j'avais le désir de partager la vision que j'ai de ce métier basé sur mes expériences et l'évidence scientifique.
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Léa Madiot
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Masseur-kinésithérapeute, étudiante en master de Psycho-Neuro-Endocrino-Immunologie (PNEI). Après 5 années aux quatre coins du monde plongée dans l'univers médical, j'avais le désir de partager la vision que j'ai de ce métier basé sur mes expériences et l'évidence scientifique.

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  1. קמגרה

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